La grive: Ses offres de chasse, ses mœurs

La grive draine 

La grive draine (Turdus viscivorus) est sédentaire, néanmoins, dès le début de l'automne, cette espèce descend du nord en groupes importants. Elles viennent compléter l’effectif né en France.

La draine, que l'on reconnaît à son dos couleur brun clair, à sa poitrine jaune pâle grivelée de taches noires, se nourrit de fruits, d'insectes, de vers et de baies d’arbres buissonniers, parfois les boules de gui, qu'ils dévorent avec frénésie lorsque le reste vient à manquer. Les grives draines quittent la France dès que les froids deviennent rudes.

La grive litorne 

Plus petite que la draine, la grive litorne (Turdus Dilaris), parfois connue sous sous le nom de grive de marais. Peu de litornes nichent chez nous. Ces turdidés sont essentiellement migrateurs. On les rencontre dès l'automne dans nos marais, pâturant dans les prairies humides. C'est par les froids les plus rigoureux que les litornes nous visitent en grand nombre. Les litornes ont le dos marron doré, la poitrine jaune orangé et des taches bleues au cou ainsi qu'au croupion. Un collier bien marqué assez clair va d'une joue à l'autre. Cela permet l'identification au premier coup d'œil.

La grive musicienne

Légèrement plus petite que la litorne voici la grive musicienne (Turdus musicus), encore appelée grive chanteuse, grive de vigne, vendangeuse. Les grives musiciennes se reproduisent chez nous, mais un bien plus grand nombre d'oiseaux provient de leur migration à partir de fin septembre pour ne s'en aller qu'aux grands froids. La grive chanteuse a une teinte générale plus claire que celle de la mauvis. Sa poitrine est ocre et quelque peu dorée, grivelée de taches noires.

La grive mauvis 

La dernière des grives que nous trouvons communément en France, est la petite grive ou grive mauvis, aussi appelée tourde (Turdus iliacus).

On la distingue par un dos brun olive, sourcil clair, poitrine blanche bec à base jaune et à pointe noire, la petite grive ne peut être confondue avec ses aînées.

La grive mauvis ne niche pas en principe chez nous. On voit passer un beau contingent d'oiseaux dès le début d'automne, mais le plus grand nombre de migrateurs nous arrive avec les grands froids. Dès fin janvier la mauvis remonte vers le nord par petites étapes, et la migration de retour est achevée dans le courant du mois d'avril.

La chasse à l’appelant 

Dans le sud-ouest au moment du passage certains spécialistes chassaient en grand nombre de ces délicieux oiseaux en chassant à l'affût à l'aide d'appelants vivants. Ce mode de chasse est très intéressant. Il rappelle la hutte et la chasse à la palombe. Le chasseur possède une ou plusieurs grives en quelque sorte domestiquées. Ces appelants sont conservés dans une cage, placée, au moment de la chasse, dans un buisson dont les branches constituent autant de perchoirs accueillants pour les grives. Caché dans un abri bien camouflé, le chasseur attend patiemment le passage des grives.

La chasse au “cul levé”

Un chasseur, seul, peut poursuivre la grive dans les buissons pour la tirer au cul levé: une heure le matin dès la pointe du jour et une heure le soir quelque peu avant le coucher du soleil jusqu'au moment légal où l'on ne doit plus tirer, parce que l'œil ne peut plus distinguer la cible. Le tir des grives au cul levé, en battant les buissons ou en faisant les rangs des vignes, est une chasse passionnante.

Chasser la grive en battue 

Au mois de novembre ou au mois de décembre par exemple, on poste les chasseurs dans un layon dégagé ou à la sortie en plaine. Quelques traqueurs pénètrent dans l'enceinte pour faire voler les oiseaux. A l'occasion de ces petites battues, les coups de fusils peuvent être nombreux mais il importe  de ne pas se laisser troubler par le vol saccadé de la grive.